Utilisation de pesticides néonicotinoïdes dans la culture betteravière

Le Ministre wallon de l’environnement est un adepte des annonces ! Ainsi, le 25 mars dernier, il annonçait sa volonté d’interdire l’utilisation des pesticides aux néonicotinoïdes sur l’ensemble du territoire wallon.

(http://diantonio.wallonie.be/carlo-di-antonio-veut-interdire-l-utilisation-des-pesticides-aux-n-onicotino-des)
 

La Députée Laetitia Brogniez a donc voulu l’alerter sur l’impact que pourrait avoir une telle décision sur le secteur betteravier. Elle a également interrogé le Ministre en charge de l’agriculture pour savoir ce qu’il pensait de l’idée de son collègue !

 

Concrètement, l’utilisation des néonicotinoïdes est généralisée en culture de betteraves depuis les années nonante avec pour conséquence une réduction des pesticides utilisés. Le traitement des semences est une technologie moderne, précise, qui permet d’appliquer une dose minimum et ciblée pour être efficace. Il s’agit de semences enrobées de colle puissante qui empêche les insecticides de s’échapper sous forme de poussière.

 

Le Ministre di Antonio veut réduire considérablement l’utilisation des pesticides, vu leur impact sur les insectes pollinisateurs notamment. Laetitia Brogniez est évidemment sensible au sort des abeilles et est bien consciente de la nécessité de certaines mesures de protection, néanmoins, dans ce cas précis, les betteraves n’attirent pas les abeilles… Une interdiction des néonicotinoïdes pour la culture betteravière entraînerait le recours aux traitements foliaires par des insecticides, soit un plus grand risque pour l’environnement et une efficacité moindre.

 

La Commission européenne a déjà limité l’usage des substances néonicotinoïdes et une nouvelle évaluation est prévue. Pourquoi le Gouvernement wallon voudrait-il aller plus loin que les mesures de l’UE et porter ainsi atteinte à la filière betteravière wallonne ?

 

Le Ministre de l’environnement a revu sa position ! S’il compte bien prendre les dispositions légales pour que le Gouvernement wallon puisse restreindre l’utilisation de pesticides sur l’ensemble du territoire, il semble admettre que l’enrobage des semences constitue actuellement la « meilleure » solution dans le cas de la culture de betteraves. Il reconnaît également que, si la Wallonie l’interdisait, cela mettrait en péril le secteur betteravier. Voilà qui devrait apaiser le secteur… en tout cas, au moins jusqu’à nouvel ordre !

 

Lire la question orale de MME Brogniez