Un chenil et un vétérinaire pour les chiens des SDF

« On sait l’importance que l’animal de compagnie peut prendre pour les sans-abri. Il est souvent le seul être vivant qui les accompagne dans leur destinée, parfois marquée par le désespoir », explique le député wallon Philippe Dodrimont (MR). Mais ces animaux, souvent des chiens, peuvent être porteurs de maladies ou présenter des problèmes de peau qui peuvent se transmettre à l’homme et avoir un grave impact sur la santé par manque de soins.

Avec sa collègue Carine Lecomte (MR), le député a don déposé un texte au Parlement wallon pour organiser une permanence vétérinaire dans les lieux d’accueil pour les sans-abri dans les villes d’une certaine importance. « L’idée est d’avoir une pièce où le chien pourra être examiné par un vétérinaire afin d’y recevoir des soins en lien avec des pathologies susceptibles d’être transmises à l’être humain », précise Philippe Dodrimont. Et d’ajouter : « J’ai déjà eu des contacts avec la fédération professionnelle des vétérinaires. Ils sont disposés à nous accorder du temps bénévolement ». Ces permanences devraient se limiter à quelques heures chaque semaine.

Selon lui, il s’agit là d’un excellent moyen pour tisser un lien de confiance entre le SDF et la société : « Le sans-abri a souvent plus envie que l’on porte attention à son chien qu’à lui-même ».

Au-delà de la visite vétérinaire, il faut prévoir un chenil séparé où les chiens pourront passer la nuit tandis que leurs maîtres seront en chambre.

L’idéal serait d’avoir différentes cages pour éviter que les animaux se battent entre eux. « Ce genre de lieu existe à certains endroits mais par le fait d’une tolérance spéciale et les conditions n’y sont pas toujours optimales. Il faudrait en organiser dans tous les centres pour les sans-abri dans les villes d’une certaine importance », estime le député libéral d’Aywaille. Des accords pourraient être conclus avec des firmes spécialisées dans l’alimentation pour les animaux afin de pouvoir nourrir les pensionnaires d’une nuit.

Utiliser les subsides

« On est dans le bon moment pour déposer une telle proposition » , souligne Carine Lecomte, cosignataire du texte. « Désormais, les abris de nuit sont subsidiés à concurrence de 3.000 euros par place suite à une réforme du financement de ce type de dispositif pour sans-abri. Ce financement peut donc inciter à installer des lieux pour accueillir les animaux. Actuellement, il n’existe qu’un seul abri de nuit dans le Luxembourg. Il est situé à Arlon et n’accepte pas les chiens. »

Source: Sudpresse