Les Véhicules utilitaires électriques dans nos communes souffriraient-ils d’une « panne de courant » provoquée par la Région?

Sybille de Coster-Bauchau a interrogé en commission du Parlement wallon le Ministre Ecolo de l’Environnement, Philippe Henry.

 

La raison de l’agacement de la Députée revêt plusieurs facettes, au nombre de dysfonctionnements du projet de la Région wallonne de faire rouler des véhicules utilitaires électriques dans les communes…

 

Une véritable saga:

 

 

En 2009, le Ministre Benoît Lutgen décide d’amplement subsidier l’acquisition de véhicules utilitaires électriques par les communes. Celles-ci disposant rarement de l’expertise requises pour élaborer et vérifier un cahier des charges complet, l’administration wallonne décide de s’en charger et va jusqu’à faire jouer à la Région le rôle de « centrale de marché ».

Louable initiative, mais comme dit le proverbe : « L’enfer est pavé de bonnes intentions. »

En effet, la livraison prend un retard considérable (près d’un an là où on annonçait initialement une livraison dans les 12 semaines) et une fois livré, le matériel se montre assez peu satisfaisant à l’usage. Par exemple, le véhicule monte difficilement les côtes, ne possède que deux vitesses qui ne peuvent être changées qu’une fois à l’arrêt, il est d’aspect fragile, et last but not least, ses batteries ne se rechargent pas sur le réseau électrique « classique » nécessitant l’acquisition d’un adaptateur spécial.

Mais le calvaire ne s’arrête pas là : dans de nombreuses communes qui en ont fait l’acquisition (Grez-Doiceau, Houyet, Mettet, Marche-en-Famenne, Brugelette…), à peine rechargé pour la première fois, le camion tombe en panne… et impossible de faire bouger la moindre assistance technique.

Interrogé en commission de l’Environnement sur cette situation par la Députée Sybille de Coster-Bauchau, le Ministre Philippe Henry se félicite d’avoir reçu un courrier annonçant la conclusion d’un contrat entre une entreprise spécialisée dans l’entretien de ce type de matériel et le repreneur du fabricant (parce que pour ne rien gâcher, le fabricant initial a remis tous ses actifs à une tierce entreprise) et que les reliquats des budgets prévus pour subsidier ces acquisitions seront consacrés à subsidier l’entretien de camion-bennes qui… ne roulent pas. C’est tout de même un pas encourageant pour des autorités locales au bord de la crise de nerfs.

Mais là où nous nous permettons d’être estomaqué, c’est quand le Ministre annonce sans rire que les communes n’étaient pas obligées d’acquérir le matériel proposé par la Région… oui, c’est sûr, la prochaine fois, elles se méfieront.