La forêt wallonne ne veut pas perdre son label PEFC

La députée Anne Laffut s’en inquiète grandement et interroge le gouvernement cet après midi!

 

«La forêt publique wallonne risque de ne plus bénéficier du label PEFC, pour cause de retard dans l’élaboration de ses plans d’aménagement» , s’inquiète Anne Laffut, qui interrogera Céline Tellier, ce mercredi, en séance plénière du parlement wallon. La députée MR demande à la ministre Écolo, en charge de la forêt, un état des lieux du dossier, ainsi que les mesures envisagées pour remédier au problème qui se pose.

C’est que la perte du label environnemental PEFC, le plus grand système de certification forestière au monde (258 millions d’hectares de forêt certifiés) «serait catastrophique pour les pouvoirs locaux propriétaires et tout le secteur bois» , qui représente 8 000 entreprises et près de 20 000 emplois.

«On ne sait pas si toutes les forêts sont concernées ou seulement celles qui n’ont pas d’aménagement forestier» , se demande Anne Laffut, qui est également bourgmestre de Libin, commune que couvrent 6000 hectares de bois publics. Et qui, en mars, présentera au Conseil communal son outil de gestion de la forêt, le fameux plan d’aménagement que, dit-elle, «on réclamait depuis deux ans au DNF» .

Le problème remonte à 2017. À l’époque, le Département Nature et Forêt, entité certifiée pour s’assurer que les critères du label PEFC sont bien respectés par les propriétaires publics, se fait épingler. 53% de la surface forestière wallonne (300 000 ha) est certifiée PEFC, et c’est en majorité des bois appartenant aux communes, provinces et CPAS (66,5%) ainsi que des forêts domaniales (20,5%).

«Trop lent» pour l’auditeur

Les plans d’aménagement doivent, alors, être élaborés pour près de 260 000 hectares. Un travail titanesque. Face, déjà, à la menace de perdre le précieux label, la Région wallonne décide d’intervenir en y mettant les moyens. Un effort financier et humain qui vient d’être confirmé en novembre dernier.

Ecocert, l’organisme certificateur du PEFC, avait dès lors donné son aval au «plan de remédiation» permettant au DNF de résorber progressivement son retard, de façon à ce que toutes les forêts publiques soient couvertes par des plans d’aménagement d’ici 2022.

«Trop lent» , vient par contre d’estimer le Cofrac, organisme français d’accréditation des certificateurs, qui audite Ecocert. Remettant ainsi en cause tout l’édifice wallon.

Trouver une solution

De quoi entraîner la perte du label? Du côté de PEFC Belgium, l’organisme normateur qui édicte les standards de la certification belge, on se veut rassurant. Ça ne devrait pas aller jusqu’à cet extrême. «Ecovert a demandé au DNF de trouver rapidement une solution qui soit crédible et conforme» , explique Samuel Oldenhove, secrétaire général de PEFC.

Au DNF, le directeur Michel Baillij tempère également: «Oui, le DNF peut perdre son certificat s’il ne trouve pas une solution, et à ce moment-là, c’est toute la forêt wallonne qui serait privée de label, mais personne n’en est à envisager cela. On a déjà résolu une bonne partie du problème et on plaide notre cause. Plusieurs solutions sont possibles et on en trouvera une.»

Source: JC Herminaire L’Avenir