Trier ses déchets est aujourd’hui un réflexe pour de nombreux Belges. Du moins, lorsqu’ils sont chez eux. En 2019, le taux de collecte sélective auprès des ménages était de 65 %, selon Cédric Slegers, directeur général adjoint de Denuo, la fédération belge des entreprises actives dans le traitement et le recyclage des déchets. Dans les entreprises, il était d’au moins 49 %.
C’est donc déjà moins bon dans les entreprises. Et ça l’est encore moins lorsque l’on n’est ni au travail, ni chez soi. À savoir en rue, dans les centres commerciaux, dans les gares… « Le problème, c’est que les gens ne sont pas assez sensibilisés parce qu’on ne touche pas directement à leur portefeuille, contrairement à la collecte des déchets à domicile », précise Cédric Slegers.
Intuitif
Pour le député wallon Olivier Maroy (MR), une uniformisation des pictogrammes, de la couleur voire de la forme des poubelles sélectives permettrait néanmoins d’améliorer la situation. « Il faut faire en sorte que les gens n’aient pas à passer 30 secondes devant la poubelle pour savoir où mettre leurs déchets. Cela doit être intuitif », explique celui qui a déposé en ce sens une proposition de résolution, consignée par le PS et Ecolo, dont les députés Sophie Pécriaux et Christophe Clersy.
« Il existe plusieurs chartes : celle du gouvernement wallon, de FostPlus, de Valipac… Ce que nous demandons au gouvernement, c’est d’évaluer la situation sur l’espace public régional et de regarder les pictogrammes qui se sont le plus imposés. Et ensuite, d’en ressortir un code unique. » La proposition de résolution concerne le domaine public régional mais Olivier Maroy plaide pour une uniformisation générale. « Lorsque la qualité du tri n’est pas bonne, ça file à l’incinérateur. C’est du gâchis alors qu’on pourrait valoriser nos déchets. » Sans oublier que le gouvernement wallon entend réduire l’incinération des déchets de 50 % d’ici 2027. Il y a donc urgence…
Autre demande des députés : augmenter les possibilités de tri en installant de nouvelles poubelles.
Appel à projets
Un appel à projets avait d’ailleurs été lancé dans ce cadre en juin dernier. L’objectif était d’équiper les bâtiments communaux, les lieux de loisirs publics, les rues, les parcs… en les aidant à développer le tri des P+MC en dehors du domicile et lors de la consommation « mobile »… 67 projets ont été rentrés, un beau succès ! Au final, 29 ont été sélectionnés dont 27 rentrés par des communes. Reste à savoir si l’uniformisation des pictogrammes et couleurs pourra être effective d’ici la concrétisation des projets. Peu de chance… Ce sera plutôt plus le prochain appel déjà prévu en 2021.
D’après le secteur, ce sont surtout les communes rurales à dominante forestière avec activités touristiques qui sont les moins bien desservies en points de collecte. Et quand bien même il y en a un, il ne permet généralement pas le tri. Seuls un tiers des points de collecte permettent de collecter au moins deux types de déchets. Les villes moyennes à revenus élevés sont celles qui sont le mieux desservies en points de collecte multiflux.
Source: Sudpresse