Le Parlement wallon, réuni en plénière, doit voter ce mercredi une proposition de résolution contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun.
L’aboutissement d’un long travail parlementaire et un signal fort adressé au ministre wallon des Transports, Carlo Di Antonio (CDH), qui travaille déjà sur le sujet. Le texte a été lancé à l’initiative du PS. Mais les quatre grands partis wallons se sont joints au travail pour porter une position commune.
Parmi les signataires, on retrouve quatre députés : Christie Morreale (PS), qui a lancé la première le débat en Wallonie, Isabelle Stommen (CDH), Hélène Ryckmans (Ecolo)… mais aussi, Olivier Maroy (MR), seul homme de la liste. “Je ne demande pas une médaille pour cela, hein, plaisante l’ex-présentateur du JT de la RTBF. Plus sérieusement, je dois reconnaître que, comme beaucoup d’hommes, jusqu’à il y a quelques années, je ne me sentais pas concerné par le phénomène du harcèlement de rue. Puis, j’ai eu un déclic avec le reportage de Sofie Peeters ”.
En 2012, dans Femme de la rue, Sofie Peeters filme les agressions verbales à caractère sexiste qu’elle subit dans la rue, dans le quartier Anneesens-Lemonnier, au centre de Bruxelles.
“J’ai présenté une émission de Mise au point sur le sujet. C’est probablement celle qui m’a le plus marqué, reprend Maroy . D’autant que ma fille, qui a 21 ans et est étudiante, prend régulièrement les transports en commun. Elle me parle de ces types qui frottent dans les métros, des gestes obscènes, des paroles grivoises. Cela crée un climat face auquel beaucoup de femmes développent des angoisses et des stratégies d’évitement, en modifiant leurs comportements. Pourtant, il y a toujours des hommes qui diront : “Mais allez, ce n’est pas si grave, c’est normal.” Non, ce n’est pas normal ! Les mentalités doivent changer. Il faut encourager les femmes à aller déposer plainte.”
La résolution prévoit notamment pour les Tec une forte médiatisation des lois sur le harcèlement dans les transports publics, pour les faire connaître des victimes. Mais aussi des campagnes de sensibilisation très efficaces, avec l’aide d’universitaires. Une application pourra également être mise en place pour permettre une réaction très rapide et une géolocalisation des victimes de harcèlement sexuel.
Enfin, d’autres mesures sont proposées, comme d’installer des boutons d’arrêt automatique en cas de harcèlement ou encore de former les contrôleurs à détecter et mieux réagir quand ils sont témoins de ces comportements. Car le harcèlement existe dans tous les milieux. “En venant du journalisme, je pensais que ce serait pire en politique. Mais en fait, il y a des machos dans les deux secteurs, reprend Olivier Maroy. C’est vrai que le journalisme, comme la politique, sont des métiers qui ont des choses en commun : il y a de l’ego, une dimension de pouvoir, qui peut être un aphrodisiaque pour certains. Mais je remarque que les choses ont bien changé : je n’ai jamais vu des jeunes comme Pierre-Yves Dermagne, Patrick Prévot ou Georges-Louis Bouchez se permettre ce que se permettaient les générations précédentes. C’est encourageant.”
Source: Adrien de Marneffe – DH