Fin des quotas laitiers : il est grand temps de s’y préparer !

La fin des quotas laitiers sera une réalité dans peu de temps. Ce système, introduit en 1984, arrivera en effet à son terme le 1er avril. Aujourd’hui, l’heure n’est plus de savoir si la suppression des quotas est une bonne chose ou non, ou si ce dossier a été bien géré ou non. Il est par contre grand temps de se préparer à gérer l’après-quota.

 

Quelles mesures, quels mécanismes mettre en place pour soutenir les producteurs et leur permettre de garder la tête hors de l’eau ? Tel était l’objet du débat d’actualité, ce 21 janvier, en séance plénière du Parlement wallon. La Députée Laetitia Brogniez y intervenait pour le groupe MR. 

 

La production laitière est, dans certaines exploitations, la principale voire la seule spéculation. Les éleveurs laitiers ont, au fil du temps, consenti à de lourds investissements afin de répondre à des exigences toujours plus grandes, qui visent le bien-être animal ou la qualité du lait. La fin des quotas, liée à la conjoncture actuelle, suscite leur inquiétude. Comment va évoluer le prix du lait ? Le souvenir de la crise de 2009 revient souvent à l’esprit…

 

Si le Ministre wallon de l’agriculture a récemment pris une mesure permettant à l’administration de lancer des appels d’offres pour constituer des stocks de lait transformé dans le cas où le prix du lait baisserait trop fortement, la Députée a toutefois souligné que cette mesure n’aurait de véritable impact que si elle était appliquée à grande échelle. D’où la nécessité que la Commission européenne, à la demande des Etats membres, relève le prix d’intervention. Dans ce dossier, comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs en agriculture, les décisions européennes ont évidemment un impact considérable.

 

Dans ce contexte, face à une augmentation de la production et vu la consommation en hausse dans les pays émergents, il importe que l’Awex travaille afin d’ouvrir de nouveaux marchés.

 

La Députée Laetitia Brogniez, dans son intervention, a également abordé la question des débouchés. « Nous, Wallons, produisons du lait d’excellente qualité, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Malheureusement, nous n’apportons à nos produits qu’une faible valeur ajoutée et nos débouchés sont limités (poudre de lait, beurre). Si les filières courtes peuvent apporter une solution dans certains cas, ce n’est pas la panacée… Car ce n’est pas envisageable dans toutes les exploitations pour différentes raisons. » La Députée a cité l’exemple de la coopérative Coferme, dans sa région de Philippeville, qui destine une partie de son lait à la fromagerie de Chimay. Autre exemple, Luxlait, entreprise laitière au Luxembourg, qui a développé une large gamme de produits dérivés du lait.

 

Il est dès lors essentiel de développer des réponses « économiques » à une possible crise, en plus des mesures de soutien institutionnelles. Et de citer l’outil WagrALIM ou la création d’un outil d’ampleur et de qualité plus spécifiquement dédié à la diversification laitière.

 

En réponse aux différentes interpellations, le Ministre wallon de l’agriculture estime qu’il faut un mécanisme de régulation, de type « système d’assurance ». Il évoque la nécessité de promouvoir la production laitière, l’aide à la diversification, une attention renforcée au profit des outils de transformation laitière,… La Députée L. Brogniez a décelé beaucoup de bonnes intentions dans la réponse du Ministre, mais est restée sur sa faim à l’issue de ce débat. « J’insiste sur l’incertitude dans laquelle se trouvent les agriculteurs actuellement. On a parlé des quotas, mais cela s’ajoute aux incertitudes liées à la future PAC et au nouveau Plan wallon de développement rural… »