Colloque sur l’avenir de la Wallonie rurale

le MR mène une large réflexion avec les acteurs de terrain

Près de 200 personnes ont assisté, ce vendredi à Corroy-le-Grand, au colloque initié par le Groupe MR du Parlement wallon, qui portait sur cette interrogation: «Vivre et travailler en Wallonie rurale: comment y assurer un avenir de qualité?». Pour Pierre-Yves Jeholet, qui présidait les travaux, «il s’agissait, avant tout, d’entendre un très large panel de personnalités issues du monde académique ainsi que des acteurs de terrain, appartenant à toutes les sensibilités politiques, afin de dégager des grands axes de préoccupations et de développement pour affronter les années futures».

Dans son discours d’introduction, Sabine Laruelle a rappelé qu’une zone rurale se définit comme un territoire à faible densité de population: «En Wallonie, c’est 85 % de la Région, un territoire rural qui recense près de la moitié de la population wallonne». Pour l’ex-Ministre fédérale de l’Agriculture, ces zones vont être confrontées, à court terme, à trois défis majeurs: une pression démographique forte (en 2050, la planète comptera 9 milliards d’individus), des changements climatiques inévitables et une compétition toujours plus rude pour l’occupation des sols et de ses ressources naturelles (l’eau, par exemple). Pour affronter ces défis, il est urgent de définir des politiques d’aménagement efficaces: ce fut le thème central des quatre commissions (Economie et Emploi, Environnement, Développement territorial, Services sociaux et de proximité) qui se réunirent autour de 19 experts qui avaient répondu à l’invitation du MR. Les travaux furent animés et les échanges riches en enseignements. «Parler de ruralité, c’est parler de la vie quotidienne d’un très grand de Wallonnes et Wallons», a rappelé François Bellot, député MR.

A l’issue de ces débats, après la présentation des conclusions au sein de chaque commission, il appartenait à Pierre-Yves Jeholet et François Bellot de tirer les grandes lignes de cette matinée.

Dans un premier temps, les deux députés ont déploré l’absence de vision et d’ambition pour la Wallonie, un manque qui est apparu de manière criarde lors du récent exposé sur «l’état de la Wallonie» devant le Parlement: «Revêtant un enjeu de développement majeur pour notre Région, la ruralité doit davantage être vue comme un filtre d’analyses des politiques publiques, plutôt qu’un pan de la politique régionale».

Ce regret évoqué, M. Jeholet aborda les grands enjeux dégagés lors de cette matinée, au premier rang desquels figure la couverture numérique du territoire: «La majorité des 60 communes belges en retard sur le plan technologique sont wallonnes; c’est un lourd handicap pour l’emploi en milieu rural: le commerçant a besoin d’être joint, pour développer l’e-commerce, pour concevoir de nouveaux modes de distribution de ses produits».

Sur le plan économique toujours, les travaux ont également mis en lumière différentes déclinaisons de la notion de «circuits cours»: «Il convient de soutenir ces circuits courts particulièrement appliqués à l’agro-alimentaire, de même que leur financement permettra de stimuler la création d’activités en milieu rural».

En matière d’environnement, les débats ont fait apparaître que de nombreuses fonctions attribuées au monde rural, restaient pourvoyeuses d’emploi: «les fonctions écologiques sont essentielles, que ce soit au niveau des nappes phréatiques, de la fertilité des sols, de l’épuration».

Enfin, Pierre-Yves Jeholet, après avoir souligné les liens étroits, dégagés au sein des commissions, entre développement économique et territorial, a choisi de conclure en appelant à une prise de responsabilités de l’ensemble des acteurs politiques «afin que la supracommunalité devienne une réalité plutôt qu’un slogan: élus communaux et provinciaux doivent participer à une véritable structuration supracommunale du territoire afin de permettre une évolution positive de la démocratie locale».

Les photos du colloque