« Seulement 63% des aides PAC seront versés au secteur agricole d’ici fin de l’année… Une indécente réjouissance ! »

Le Ministre Collin a annoncé que, fin décembre, ce seront près de 63% de l’enveloppe totale des paiements directs qui auront été versés aux agriculteurs depuis le 16 octobre dernier. Date à laquelle la Commission européenne avait autorisé le versement anticipé des aides PAC.

Le Ministre, semble-t-il, selon les termes utilisés dans son communiqué de presse, se réjouit de cette avance.

Mais peut-on décemment se réjouir d’une telle situation lorsque l’on sait que la fin de l’année coïncide généralement avec le paiement des fermages et le remboursement des emprunts bancaires ?

Peut-on trouver un quelconque motif de réjouissance lorsque les versements des aides PAC surviennent, depuis plusieurs années déjà, au 1er décembre et que 2015, année de transition importante au niveau du régime des aides, verra les agriculteurs attendre le 21 décembre avant de savoir s’ils seront ou non en mesure d’honorer leurs traites ? A l’heure actuelle, à chaque versement, c’est un peu comme au lotto… L’agriculteur attend pour connaître le montant de ses aides ! En effet, c’est en… mars 2016 que chaque agriculteur recevra un décompte précis par type d’aides. Cela ne permet évidemment pas une gestion rigoureuse et planifiée d’une entreprise digne de ce nom.

Effectivement cette année fut compliquée d’un point de vue implémentation de la réforme européenne, le Mouvement Réformateur est bien conscient de la difficulté à laquelle le Ministre a dû faire face ! Mais à plusieurs reprises, les Députés MR ont attiré l’attention du Ministre Collin sur les enjeux fondamentaux que représente le fait que ces aides soient versées en temps et en heure… Qui plus est, au regard des difficultés rencontrées en 2015 par le secteur : est-il utile de rappeler que les tracteurs ont envahi les boulevards et bloqué des accès routiers afin de nous faire part de leur détresse ?

Laetitia Brogniez, Députée wallonne, regrette profondément que des moyens humains supplémentaires n’aient pas été adjoints en conséquence aux services administratifs concernés.

2015, année de crise agricole, couplée à une réduction substantielle des aides compensatoires, aurait dû être un exemple en matière de responsabilité politique…

Il n’est pas envisageable de se réjouir du fait que les aides compensatoires issues de la PAC ne seront pas liquidées entièrement d’ici fin décembre !