Intercommunale pour la Collecte et la Destruction des Immondices de la région de Charleroi: le sur-place du dossier du Four n°3 exaspère Véronique Cornet

Véronique Cornet a interpellé à nouveau ce mardi le Ministre Henry sur l’état d’avancement du dossier de la modernisation de l’Unité de Valorisation énergétique de l’ICDI à Pont-de-Loup.

 

En décembre dernier, le Ministre avait en effet évoqué son intention de refuser la promesse de principe de subsidiation des travaux de renouvellement de la ligne n°3 de l’ICDI.

 

Proposition de refus fondée sur un certain nombre de raisonnements simplifiés selon le Député ne prenant pas en compte notamment, les quotas importants réservés par le secteur privé au sein des deux principaux pôles d’incinération wallons ou encore la durée de vie technique des installations.

 

Véronique Cornet s’est également étonnée dans son interpellation du réel intérêt de lancer, dans le cadre de l’élaboration du Plan Wallon des Déchets 2020, autant d’études préliminaires aux coûts exorbitants si c’était au final pour ne pas en tenir compte.

 

Si le Ministre avait évoqué, dans un premier temps, une problématique budgétaire pour refuser la subsidiation de ces travaux, c’est la technique qui est remise en cause aujourd’hui puisque le Ministre souhaite investir cette somme dans la biométhanisation et non l’incinération.

 

Le Député a alors rappelé au Ministre que l’ICDI ne l’avait pas attendu pour développer une filière de traitement biologique puisqu’un système de double conteneurs à puces allait être implémenté dans certaines zones plus rurales et qu’elle avait fait inscrire au plan d’investissements des intercommunales approuvé par le Gouvernement wallon du 30 mars 2006 et du 19 mars 2009 un investissement de 30.274.125 € pour le développement d’une installation de traitement biologique.

 

Véronique Cornet a ensuite prôné une politique cohérente en matière de développement d’infrastructures de biométhanisation se basant sur les stratégies des intercommunales en la matière. En effet, nombreuses d’entre elles ont déjà prévu voire même engagé des investissements dans cette technique.

 

La solution proposée par le Ministre n’en étant pas une selon le Député wallon puisque cela reviendrait à régler le problème de surcapacité d’incinération en créant une surcapacité de biométhanisation en Wallonie.

 

Véronique Cornet a défendu le fait que les solutions devaient être concertées avec les acteurs institutionnels.

 

La priorité pour l’ICDI aujourd’hui, c’est bien de rénover son ancienne ligne de traitement mise en service en 1987. Sans ces travaux de modernisation, la capacité de traitement des déchets de l’intercommunale correspondra à la moitié du gisement de déchets ménagers collectés sur son territoire. Les déchets de la zone seront donc inévitablement envoyés ailleurs, à raison de 2.500 camions semi-remorques annuellement sur les routes wallonnes, chargés de déchets puis revenant à vide sur une distance de 85 km au minimum. Quelle belle solution écologique et économique, constate avec perplexité le Député avec comme conséquence directe une augmentation du coût de traitement des déchets qui sera répercutée sur le portefeuille des citoyens au travers de la taxe déchets puisque c’est le principe du coût-vérité des déchets qui doit être appliqué par les communes. Sans compter la fermeture de l’usine qui aurait un impact non négligeable sur l’emploi, soit la perte d’une cinquantaine d’emplois directs et de plusieurs dizaines d’emplois indirects pour les sociétés sous-traitante.

 

Véronique Cornet s’est également étonnée des discours discordants tenus au sein même du Gouvernement wallon sur le sujet.

 

Le Ministre, pour sa part, s’est retranché derrière une série de chiffres et d’investissements programmés afin de noyer le dossier dans la problématique plus globale des déchets. Il a également annoncé la venue très prochaine du Plan wallon des déchets (attendu depuis des lustres !!!).

 

Pour le Député, le Ministre Henry confond le mouvement avec la gesticulation car le four n°3 de l’ICDI est un dossier qui fait purement et simplement du sur place.

 

« Le temps passe et au lieu de mettre à profit ce temps pour faire du concret, on est incapable de savoir où l’on va », s’est-elle offusquée.

 

Aucune avancée concrète et aucun argument n’ont été avancés par le Ministre.

 

Véronique Cornet a clos son intervention en précisant que dans ce débat, les principales victimes seraient les citoyens de la région de Charleroi et que c’était bien dommageable.