Du temps record pour la confection du budget wallon à une archéologie financière pour l’examen des comptes de la Région. Pierre-Yves Jeholet parle d’un manque de sérieux.

Hier, les débats ont eu des parfums budgétaires en commission des Finances du Parlement wallon. C’est une quinzaine de jours avant d’entrer dans le vif du sujet mais les comptes relatifs au budget 2005 et 2006 devaient être votés par les commissaires.

 

Au nom du MR, Pierre-Yves Jeholet s’insurge et ironise: « La Région trouve 640 millions en une demi nuit pour le budget. C’est le miracle wallon! Mais on est seulement à examiner les comptes de 2005 et 2006. C’est de l’archéologie financière. Pas très sérieux. »

 

Il s’agit bien de l’examen des comptes 2005 et 2006! Pourquoi un tel retard? Que s’est-il passé?

 

« Oui il y a plusieurs années de retard dans la régularisation des comptes régionaux » reconnait le Ministre wallon du Budget, André Antoine.

 

Pour 2005, les comptes ont été déposés pour examen à la Cour des Comptes en juillet 2010 et ne sont revenus sur la table du Gouvernement wallon qu’en juin 2012. Même topo pour les comptes 2006. Pour les comptes 2010, André Antoine annonce qu’ils partiront vers la Cour des Comptes avant la fin de cette année. Soit, une rengaine incessante accompagne les retards dans la publication des comptes.

 

Une pénurie d’experts expliquerait par exemple le retard pris pour les comptes 2005! Oui, un manque d’experts au cabinet du Ministre du Budget de l’époque, Michel Daerden qui, en 2008 déjà, annonçait que des efforts importants étaient  entrepris pour rattraper le retard.

 

Et c’est sans parler de la dette wallonne. « Les 8 milliards d’euros de dette annoncés par le Gouvernement wallon évincent purement et simplement le financement alternatif (emprunt indirect de la Région) qui est, pour le MR une dette cachée. » ajoute Pierre-Yves Jeholet.

 

Il n’en démord pas: « Tout ça n’est pas sérieux. D’autant plus que le Gouvernement risque de ne pas tenir sa trajectoire budgétaire (équilibre en 2015) avec entre autres les compétences usurpées qui sont fortement susceptibles d’alourdir davantage le fardeau des dépenses wallonnes à l’avenir! »