« Des objectifs ambitieux mais aucune stratégie pour les atteindre ! »

Alors qu’aujourd’hui les émissions de CO2 de la Wallonie se situent 40 pour cent au delà de la moyenne européenne, le Gouvernement wallon doit pleinement jouer son rôle dans les négociations climatiques prochainement ouvertes à Paris. Ainsi, Georges-Louis Bouchez s’interroge sur les objectifs climatiques de la région à l’horizon 2020 et singulièrement sur la réalisation et la faisabilité de ceux-ci.

Si l’on s’en tient aux déclarations du Gouvernement, celui-ci parie sur une augmentation globale d’énergie pour la faire porter à 124.000 GWh alors que les indicateurs clés de l’environnement wallon la fait porter à 128.000 GWh. Dès lors, en matière de pourcentage d’énergie renouvelable dans le mix énergétique, l’objectif wallon d’atteindre 12 pour cent en 2020 peut être biaisé et difficilement atteignable.

En effet, trois raisons laissent penser à Georges-Louis Bouchez que l’objectif du Gouvernement wallon en matière de renouvelable est difficilement réalisable. Premièrement, en matière de transport, les objectifs wallons font en sorte que la part de renouvelable doit augmenter de 74 pour cent d’ici à 2020. Or, aucune solution globale n’a été présentée à ce sujet ; Deuxièmement, en matière d’éolien, il faudra construire 200 éoliennes supplémentaires en moins de cinq ans alors que les recours contre l’octroi de permis se multiplient ; Troisièmement, en matière de financement du développement des énergies renouvelables, la faillite du système des certificats verts fait reposer une épée de Damoclès sur les investisseurs. En effet, le procès intenté par l’asbl « Touche Pas A mes Certificats Verts » pourrait très bien faire passer la charge des certificats verts de 800 millions d’euros à plus d’un milliard à devoir financer par la Wallonie, et donc les consommateurs. Le Ministre Furlan ne s’exprime pas sur une stratégie globale pour éponger cet énorme fardeau budgétaire. Or, insiste le député, « la responsabilité politique c’est de toujours prévoir le pire afin d’y faire face. » Par conséquent, les investisseurs en matière d’énergie renouvelable risquent d’hésiter fortement avant de s’engager tant le cadre actuel est incertain. Et l’arrivée de nouvelles centrales renouvelables ne se fera pas avant 2020, comme c’est le cas pour la future unité wallonne de biomasse dont la production ne démarrera qu’au plus tôt en 2021.

Aussi, pour Georges-Louis Bouchez, les efforts à mener sont essentiels mais il faut changer l’approche en intégrant le fait que l’investissement dans les énergies renouvelables et la lutte contre les gaz à effet de serre est porteur de croissance et de développement économique et non pas un frein.

Georges-Louis Bouchez de conclure : « Malheureusement si les objectifs wallons sont ambitieux, les moyens pour les atteindre ne sont pas clairs. L’avenir de notre planète nécessite pourtant un véritable engagement. »